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Évelyne Buissière (mars 2006)

IV - Kant : le beau et le sublime

Alors que dans le beau, bien qu’on n’ait pas ce concept, on suppose un concept déterminé, limité, dans le sentiment du sublime, on suppose quelque chose d’illimité, qui dépasse le pouvoir de la représentation et de la conceptualisation. Dans le sublime il y a quelque chose qui dépasse la représentation, la mise en forme : l'illimité :

« Est sublime ce en comparaison de quoi tout le reste est petit. ».

Le sublime ne doit donc pas être cherché dans les choses de la nature mais seulement dans nos idées, il est en nous. Il est dans la faculté de l’esprit. Notre esprit contient une faculté qui dépasse la capacité à mesurer et qui peut appréhender l’idée d’un infini :

« Est sublime ce qui par cela seul qu’on peut le penser, démontre une faculté de l’âme qui dépasse toute mesure des sens. »§25

Cela pose le problème du rapport de l'art à l'infini : est-ce que l'art est un objet matériel qui révèle un infini ? l'art permet-il de comprendre que l'homme a une part d'infini en lui ? Non, selon les théories analytiques : Wittgenstein : "ce dont on ne peut parler, il faut le taire."

Dans l’art, le sublime est toujours lié au beau. L’art n’est jamais purement sublime. Dans une remarque, Kant commente l’interdit de représenter Dieu dans la loi mosaïque :

Peut-être n’y a-t-il aucun passage plus sublime dans l’ancien testament que le commandement : Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre et qui sont dans les eaux, plus bas que la terre.

L’art ne peut représenter le supra-sensible.